Le Royaume-Uni risque un exode de certaines de ses entreprises scientifiques et technologiques les plus prometteuses, selon un nouveau rapport de recherche.
Près d’un sur six a des projets fermes de délocalisation à l’étranger au cours des trois prochaines années et 90 % des entreprises de Londres l’ont envisagé.
Construire un avenir pour la science et la technologie, par Ridge and Partners, le cabinet de conseil multidisciplinaire en immobilier et en construction, suggère que l’un des principaux moteurs de ce mécontentement est le manque de compréhension du gouvernement vis-à-vis des besoins des secteurs.
La limite imposée par le gouvernement à l’embauche de talents étrangers en est un exemple clé, la politique affectant négativement un quart des entreprises interrogées à Londres.
Les 103 entreprises scientifiques et technologiques du Royaume-Uni étudiées pour le rapport Ridge citent également des problèmes au niveau local, soulevant des problèmes pour les autorités locales, les urbanistes et les parcs scientifiques.
Un cinquième dans l’ensemble se plaignent que leurs locaux actuels ne sont pas accessibles en transports en commun.
16 % supplémentaires déclarent que des liaisons de transport plus larges ne suffisent pas à attirer les talents dont ils ont besoin.
Le manque de logements locaux abordables est un problème pour plus d’une personne sur cinq, tandis que 50 % ne sont pas sûrs que leurs locaux actuels répondront à leurs besoins futurs. Un cinquième estime que leurs locaux ne sont pas suffisamment attrayants ou écologiquement durables.
Ces enjeux impactent le recrutement et donc la croissance. Plus d’un tiers à Londres ont du mal à occuper des postes de soutien cruciaux tels que les techniciens de laboratoire et le personnel administratif, qui sont massivement touchés par les coûts de logement locaux.
Pendant ce temps, 46% ont des difficultés à occuper des postes plus élevés.
Ces problèmes sont devenus si prononcés que 33 % déclarent qu’ils doivent se rapprocher d’un plus grand bassin de talents. Pour beaucoup, cela peut impliquer de déménager à l’étranger.
Liz Sparrow, associée, responsable scientifique et technologique chez Ridge and Partners, a déclaré : « Les communautés scientifiques et technologiques ne manquent pas d’ambition ni d’opportunités de croissance.
« En effet, les entreprises que nous avons étudiées s’attendent à une croissance de 52 % au cours des trois prochaines années. Mais ils doivent être dans les bons environnements – c’est-à-dire des endroits avec les bonnes infrastructures, les bonnes liaisons de transport, les logements et les locaux pour attirer les partenaires, les fournisseurs et les talents dont ils ont besoin.
Les recherches de Ridge soulignent également à quel point les petites et grandes entreprises basées sur la science et la technologie sont fortement dépendantes les unes des autres.
C’est pourquoi 31 % souhaitent être situés plus près d’autres entreprises scientifiques/technologiques et près d’un sur quatre (24 %) souhaite être plus proche des grandes institutions académiques.
Un tiers estiment que leurs plans de croissance sont limités par leur manque de fournisseurs disponibles.
Opérer dans presque un écosystème scientifique ou technologique facilite la collaboration et l’innovation et crée un plus grand pôle d’attraction pour les talents spécialisés et les fournisseurs dont les secteurs ont collectivement besoin.
Mme Sparrow a déclaré: «Aucun corps ne peut faire cela. Une réflexion conjointe est nécessaire entre les secteurs public et privé, entre le gouvernement britannique, ses villes, ses régions et ses parcs scientifiques.
Photos : Ridge & Partenaires
