Sous l’égide du président de la République Emmanuel Macron, les investisseurs institutionnels français vont s’engager à verser au moins six milliards d’euros pour soutenir les investissements de la French Tech. Cette annonce doit avoir lieu lors du passage du président au salon VivaTechnology mercredi (14 juin).
C’est Philippe Tibi, professeur d’économie à l’École polytechnique, qui a annoncé sur BFM TV le montant de six milliards mercredi matin.
La première initiative de ce genre, née en 2019 suite au rapport de M. Tibi sur le financement des startups, avait alors marqué le monde de la French Tech.
Ces investisseurs (AXA, Crédit Agricole Assurances, Groupama, Maif entre autres) avaient alors promis de dépenser six milliards d’euros d’investissement dans les nouvelles entreprises technologiques entre 2020 et 2023.
« Cela faisait un an que nous attendions cette annonce »confie à EURACTIV France Marianne Tordeux Bitker, directrice des affaires publiques chez France Digitale, un groupe d’influence de startups numériques françaises.
En effet, le contexte inflationniste a dû à la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentaire a réduit l’investissement privé dans les startups.
Cette nouvelle initiative, surnommée « Tibi 2 » par certains, sera donc similaire à « Tibi 1 » par le montant de l’investissement annoncé et la méthode utilisée.
Cette fois, c’est le rapport du député Paul Midy (Renaissance, centre) présenté au ministre du numérique Jean-Noël Barrot lors du salon VivaTech mercredi (14 juin), qui servira de boussole pour guider les nouveaux investissements de l’écosystème des startups technologiques en France.
M. Midy suggère notamment d’utiliser une fraction de 5 000 milliards d’euros d’épargne des Français et Françaises pour investir dans la tech et l’innovation. Cela pourrait inclure les recettes des produits d’assurance-vie, de plan d’épargne logement et des livrets A.
Effet de levier
Mobilisés pour financer l’économie réelle, ces investissements sont pensés pour avoir un effet de levier important. En effet, les investisseurs institutionnels vont apporter de l’argent frais auprès de fonds d’investissement, qui auraient déjà investi sur leurs fonds propres dans des startups de taille moyenne.
L’objectif est d’augmenter la force de frappe des fonds d’investissement et de permettre aux startups de se développer à grande échelle.
« Le problème que nous avons en Europe et en France, c’est l’insuffisance du capital pour les nouvelles sociétés et l’innovation de rupture »expliquait M. Tibi sur BFM TV. Les États-Unis et la Chine « nous dominons largement » et il est temps de renforcer les capacités européennes, at-il affirmé.
Selon les objectifs fixés en 2021 par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, les six milliards de « Tibi 1 » devraient avoir généré 30 milliards d’euros d’investissements réels. Les 6 milliards de « Tibi 2 » pourraient donc atteindre, voire dépasser ce cap.
[Édité par Théo Bourgery-Gonse]
