La Californie veut obliger les réseaux sociaux à payer pour l’information

La Californie veut obliger les réseaux sociaux à payer pour l’information

Nouvelle bataille en vue entre géants de la tech et presse. L’assemblée de Californie a adopté un texte obligeant les grands réseaux sociaux à rémunérer les médias en échange du contenu partagé sur leurs plateformes. Et ce en dépit de la menace de Meta de retirer des articles, des photos et des vidéos.

La proposition de loi, soumise par des élus démocrates et républicains, a été votée à une large majorité, en fin de semaine. Cette loi « de préservation du journalisme en Californie » doit désormais passer au Sénat dans les prochaines semaines.

Le texte, qui s’applique aux grandes plateformes, prévoit un renversement d’une partie des recettes publicitaires de celles-ci aux producteurs de contenus journalistiques numériques, suivant un dispositif d’arbitrage. 70 % des sommes doivent être consacrées aux rédactions.

« Caisse noire »

Mais le texte a provoqué l’ire de Meta (maison mère de Facebook, Instagram, etc.). Si la loi était promulguée, « nous serons forcés de retirer les informations de Facebook et Instagram plutôt que d’alimenter une caisse noire qui bénéficierait surtout à des grands médias basés hors de l’État [de Californie, NDLR] sous couvert d’aider les éditeurs de presse californiens », a prévenu, Andy Stone, porte-parole de Meta, la semaine dernière.

Le groupe américain a également souligné que les éditeurs mettaient d’eux-mêmes en ligne leurs articles et vidéos sur les réseaux sociaux, en notant que la consolidation des médias en Californie s’était bien faite avant la montée en puissance de Meta.

Pour les défenseurs de cette loi, en revanche, le projet constitue une « bouée de sauvetage » pour la presse locale, en. Selon Buffy Wicks, qui est à l’origine de la proposition de loi, la Californie a perdu plus d’une centaine d’organismes de presse, au cours de la dernière décennie.

Les associations représentant les médias, dont News/Media Alliance ont jugé la menace de méta « antidémocratique et indigne » plusieurs et dommageables la loi.

Bras de fer en Australie, au Canada, etc.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel bras de fer survient. En Australie, la société de Mark Zuckerberg avait supprimé brièvement des contenus d’informations, en 2021, avant le vote d’une loi sur la rémunération des journaux par les géants de la tech. « La loi australienne a permis de créer d’innombrables emplois pour les journalistes locaux et de verser 140 millions de dollars aux organes de presse », observe plusieurs associations d’éditeurs américains.

En fin d’année dernière, aux Etats-Unis, Meta a menacé de fermer Facebook News, en représailles d’un projet de loi en préparation au Congrès visant à permettre aux éditeurs de négocier une meilleure rémunération face aux géants de la tech en parlant d’une seule voix.

De même, récemment au Canada, Meta et Google ont menacé de supprimer l’accès à des articles, si une loi prévoyant une rémunération des médias a été votée.

En Europe, aussi, le combat a été âpre. La loi française sur les droits voisins en 2019 et la directive européenne qui l’inspire permettent de rémunérer les contenus. Des accords ont été conclus entre Facebook et les éditeurs, fixant les principes de rémunération.

(avec AFP)

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