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Ces entreprises Tech qui aident les propriétaires à espionner et expulser les locataires

Ces entreprises Tech qui aident les propriétaires à espionner et expulser les locataires, Boutique Multimédia

Les « caméras intelligentes », que les organisateurs des prochains JO d’été s’apprêtent à échouer à Paris en 2024 pour « sécuriser » l’événement, servent aussi à pratiquer une surveillance beaucoup moins louable. Alors que la reconnaissance faciale et la détection de « mouvements suspects » peuvent trouver une certaine justification dans un cadre sécuritaire, difficile de ne pas s’inquiéter face au boom de la « proptech ». En effet, alors que cette industrie des technologies de gestion des biens immobiliers est en pleine expansion et devrait peser 86,5 milliards de dollars en 2024la surveillance numérique des immeubles résidentiels est elle aussi en progression.

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6 ou 7 ans, des entreprises américaines ont développé des technologies intelligentes de « maisons » censées améliorer à la fois le quotidien des locataires de logements et celui des propriétaires. Elles permettent par exemple aux résidents d’entrer dans leurs immeubles sans clés et de visualiser qui sonne à leur interphone depuis Internet grâce à des caméras. Mais comme le rapporte Vice, ces solutions sont aussi de plus en plus vendues aux propriétaires dans un autre but : surveiller les locataires, afin de trouver des hypothèses pour augmenter leurs loyers ou pour les expulser.

Dés « concierges virtuels » et des outils de reconnaissance faciale

« Vous pouvez augmenter les loyers à New York ! », promet Teman dans un e-mail promotionnel envoyé aux propriétaires. L’entreprise new-yorkaise, qui fabrique des systèmes de surveillance pour les immeubles d’habitation, encourage clairement les propriétaires à utiliser ses produits automatisés pour identifier les locataires enfreignant une loi ou violant leur bail afin de les expulser ou d’augmenter leurs loyers . Dans son message, Teman conseille ainsi d’utiliser ses outils pour « entrer un locataire » qui sous-louerait son logement (notamment via Airbnb) ou qui organiserait des fêtes un peu trop bruyantes. Une solution, aussi, pour les propriétaires dont les locataires vivent dans des appartements anciens et protégés par les lois d’encadrement des loyers. Une fois les résidents expulsés, la société encourage à « fusionner » plusieurs appartements proches, afin d’augmenter les prix.

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La promesse est la même chez StoneLock, dont les interphones munis de logiciels de « reconnaissance faciale résidentielle » équipent des centaines de logements à Brooklyn, et chez Reliant Safety, qui prétendent surveiller plus de 20 000 appartements aux Etats-Unis avec des caméras intelligentes. Des appareils munis d’algorithmes capables de détecter des « bagarres dans le couloir », ou encore des « activités suspectes » aux abords des portes d’entrée, qui pourraient être le signe de ventes de drogues, par exemple.

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Certains systèmes incluent la reconnaissance faciale et la biométrie, des dispositifs automatisés de détection du bruit et des coups de feu, et même des outils qui tentent de mesurer l’activité ou les mouvements à l’intérieur des résidences privées. Teman commercialise en particulier des « interphones intelligents » sous la marque »GateGuard » : il s’agit d’un « concierge virtuel », qui utilise aussi la reconnaissance faciale pour déverrouiller la porte d’entrée du hall. Son deuxième outil, Sous-locationSpycombiner intelligence artificielle et reconnaissance d’images pour indiquer aux propriétaires si leurs locataires sous-louent, ou s’il y a des « entrées non autorisées ».

Interrogé par Vice, Ari Teman, président fondateur de l’entreprise du même nom, soutient que ses outils de « proptech » ne sont utilisés que dans un mais sécuritaire. « Nous ne suivons que les entrées et ne surveillons pas le reste du bâtiment. Gateguard et SubletSpy permettent aux agences immobilières et aux propriétaires de voir si un logement est suspecté, comme le serait un point de vente de drogue ou un squat illégal. Nous contribuons à rendre les immeubles plus sûrs et plus pratiques pour tous », assure-t-il. Dans un post LinkedIn de 2018le même Ari Teman écrivait cependant, sans gêne aucune, avoir permis avec ses outils, « l’expulsion de plus de 600 locataires en 2 ans ».

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Des risques de biais et de discriminations algorithmiques

Selon Albert Fox Cahn, directeur exécutif du Projet de surveillance des technologies (STOP), le risque avec ces systèmes, outre le fait qu’ils ne respectent pas la vie privée des locataires, ce sont les biais et la discrimination algorithmique. Sur le site de Reliant, par exemple, la majorité des vidéos illustrant le système de reconnaissance de comportements suspects dans les couloirs montre des personnes de couleur. Reliant Safety les présente comme des « études de cas » et énumère des résultats qui incluent l’arrestation et l’expulsion.

Bien que Reliant affirme que ses outils permettent « d’éliminer les activités illégales et dangereuses »le risque d’une utilisation de ces caméras de surveillance « intelligentes » et de ces solutions de biométrie pour étendre la surveillance policière aux communautés minoritaires est une source de préoccupation majeure pour les défenseurs de la vie privée. « J’ai l’impression que nous entendons beaucoup d’affirmations selon nécessitant ces technologies sont bonnes, tant que vous ne faites rien de mal. Mais c’est ignorer la discrimination et les préjugés qui entrent en jeu, sans parler du risque de faux positif »note Albert Fox Cahn.

Erin McElroy, chercheuse à l’AI Now Institute de l’Université de New York, qui suit les tendances en matière de technologies de proptechestime de son côté que « ces systèmes entretiennent une certaine paranoïa »et sont susceptibles de « faciliter les expulsions et la gentrification ». Selon une analyse de l’American Civil Liberties Union, les locataires noirs sont deux fois plus la cible aux USA de demandes d’expulsion de la part des propriétaires que les locataires blancs. « De tels outils préféreraient conforter cette tendance, avec des biais intégrés et des effets racistes », ajoute Erin McElroy.

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« Dans de villes nombreuses, j’ai été témoin et j’ai analysé comment les plateformes immobilières et technologiques ont travaillé souvent de concert pour déplacer et cibler les locataires de couleur pauvres et de la classe ouvrière. La Proptech prolonge cette tendance. Au-delà de l’inconfort et des préoccupations concernant la vie privée, elle présente de nouvelles menaces pour la sécurité et la stabilité des locataires vulnérables« , conclu Erin McElroy. Pour l’instant, ce type de technologies n’a pas encore gagné l’Europe. En France, la CNIL indique sur son site que les caméras de sécurité ne doivent servir qu’en cas d’incident et ne peuvent donc pas être utilisées à des fins de surveillance des habitants.

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